je vais essayer de coller ici un petit récit de chasse au petit gibier avec des arcs traditionnels, y a déjà quelques années de cela, c'était au début de nos déplacement chez nos voisins en France, parce que la chasse à l'arc n'est pas encore légalisée dans mon pays. Mais les photos sont déjà hébergées sur le net, c'est plus facile
bon, c'est parti :
France, Normandie, débarquement belge un 6 au matin mais pas en juin : Ca y est, le jour du départ est arrivé, on a chargé les voitures, on est fin prêt. Et c'est pas peu dire, on ne sait plus très bien comment on a pu mettre autant de matos dans un volume aussi petit. Les arcs pendent à côté de nos têtes, fixés comme on peut avec des bouts de ficelle aux poignées de plafond. De l'arrière, on peut voir des tonnes de fluflu qui émergent du coffre tels des bégonias aux bacs des balcons d'une citée. "Bonjour messieurs, vous avez quelque chose à déclarer avant de quitter le territoire…."
Cinq heures plus tard, nous sommes arrivés, rien que le nom du bled et de l'avoir trouvé, c'est déjà des vacances.
Il est pas loin de 20h00, on décharge les véhicules, ça prend déjà du temps. Nous sommes dans un petit hôtel renseigné par l'organisateur, un truc à 10 € la nuit par personne, à 3 par chambre, on est pas sur la paille mais on avait dit : on comprime les frais au max.
Le lendemain matin, c'est parti, tout le monde dans les voitures, on va chasser le petit gibier. On sent doucement monter le stress dans la voiture. Y a pour ainsi dire plus de commentaires qui fusent, tout le monde est rivé aux fenêtres, on a quitté le village et la route principale, on est sur un chemin qui a tout l'air d'être privé. Tout autour des paquets de petits bois et bosquets, séparés par des sortes de plaines, un alternés entre pâturages bien verts et terres de ronces, d'étangs, de "crasse" de toutes sortes, mais dans des tailles largement supérieurs à ce que l'on peut voir chez nous. Soudain au bout du chemin, si il y en avait un, une grille. Derrière cette grille un château flanqué de plusieurs bâtiments de dépendances, mince c'est là qu'on rentre, on va où là ???
Pour la petite histoire, sachez qu'en France il existe encore de grandes propriétés privées nanties généralement d'un "petit" château, avec des terres et des bois sur une superficie qui en feraient pâlir plus d'un. Pour la circonstance, nous sommes sur les terres d'un richissime industriel français qui y maintient du petit gibier naturel pour ses chasses du week-end. Nous ne saurons pas comment, mais notre organisateur est parvenu à obtenir le droit de chasser à l'arc sur ces territoires pendant les jours ouvrables. Le proprio n'est jamais là que le week-end, avec un arc cela peut pas être bien méchant pour le territoire, puis cela fera le plus grand bien aux chiens. C'est pas le petit groupe de belge partis pour quelques jours de vacance au départ, qui viendra s'en plaindre.
Encore un peu sur le cul, on regarde ces territoires qui s'étendent à perte de vue, et on se demande encore comment c'est bon dieu possible, et surtout comment on va faire ….
C'est beau hein mon copain, déjà là on a pas tout perdu….
En France, la chasse reste aussi et d'abord une question de tradition. Avant de partir, on sonne l'appel et la chasse. Pas de problème, nous aussi on a notre sonneur de Saint-Hubert avec nous, Messieurs en piste :
Une petite photo du groupe sur le départ :
Je peux dire que là nous aurons probablement passé nos plus belles journées de chasse au petit gibier, parce que bien évidemment nous y sommes retournés par la suite.
Nous avons vécu des moment inoubliables et nous avons aussi beaucoup appris, si pas presque tout en terme de petit gibier en tout cas.
Des journées de chasse à la botte, aux chiens d'arrêt, en remontant des langues de terres remplies de ronces, de trous et fossés, de tas de bois en tout genre.
Celles de voir la beauté du travail du chien qui vous fixe un faisan au sol à plus de 80m devant vous, et qui le maintient immobile jusqu'à ce que vous fassiez vous péniblement la distance dans ce cafarnaum de branches cassées et de ronces. Un chien qui après avoir accompli tout ce boulot, ne s'offusque même pas de ne rien voir retomber au sol d'autre que les flèches de ces apprentis archers venus d'ailleurs, et qui s'honore encore malgré tout de vos simples remerciements et caresses de la main pour le travail accompli en vous gratifiant d'un coup de langue.
Des moments à scruter la cime des hauts sapins, pendant que d'autres traverses ces blocs de bois pour faire lever le bel obscure, voir si la chance est de la partie un magnifique vénéré. Dieu qu'il est passé haut et vite, pas les mêmes que chez nous ces modèles d'assiette à dessert français en plume.
D'autres encore à remonter ou descendre les petits ruisseaux qui arpentent tout le domaine et alimentent les énormes pièces d'eau que l'on peut voir sur les premières photos. Tapis et accroupis dans un genre de marécage, dans les hauts roseaux à l'affût du moindre canard qui s'est mis dans l'idée de redescendre le ruisseau à la nage pour éviter de croiser cet autre groupe d'archer qui descend à leur rencontre, ou d'éviter ce chien qui a déjà compris qu'il doit lui contourner pour servir de "tenaille".
Des moments vraiment magiques.
La lumière baisse, la fin de journée s'annonce. Pas fâché de retourner au château prendre un bon vin chaud, où une bière bien froide. On a les genoux en compote, mieux vaut pas essayer de savoir quelle distance on a pu parcourir sur cette journée. On ne fera pas le malin, ce soir ce sera pommade et brexine pour tout le monde, on ne sait jamais, demain on chasse encore.
Mais en attendant, on fait le tableau et on sonne les honneurs au gibier, comme il se doit
tableau :
on fêtera cela encore quelques heures même quand le noir sera de la partie, avec des petits poussées de trompe de chasse qui réchauffe. On voit déjà sur les visages comment était la journée, même si la photo est moins bonne parce que plus trop de lumière dispo.
On reviendra, c'est sûr.